
On ne va pas se mentir, l'actuelle Clio RS en déclinaison classique a subit les foudres des fans de la 1ere heure lors de sa sortie. Look en berne, 5 portes, boite EDC imposée, les motifs de discorde etaient (et sont toujours pour certains) hélas bien présents. La base ne change pas radicalement avec cette version Trophy donc ceux qui sont toujours allergiques a ces points peuvent directement passer leur chemin. Pour les autres, l'auto a évolué dans le bon sens...
Présentation:
RST se devait donc de proposer rapidement une version plus affutée et en accord avec la demande de sa clientèle. D'autant qu'en face, Peugeot propose désormais une 208 GTI revenue au niveau. Point de sièges Recaro ou de freinage Brembo comme nous en revions a l'annonce de cette nouvelle dénomination commerciale que la Megane RS porte beaucoup plus fierement, mais des evolutions tout de meme notables.
Niveau esthetique, rien de bien transcendant, une nouvelle teinte exclusive, des jantes de 18 pouces a la face polie et des inscriptions « Trophy » sur la lame avant et le bas des portières arrière. Néanmoins, cette nouvelle teinte mate associée a un toit noir lui procure un style bien plus prononcé et est a mon sens LA déclinaison a prendre dans cette version. Elle met parfaitement en valeur le nouveau traitement des jantes et donne (enfin) a la Clio 4 RS un début de sex-appeal.
A l'interieur, on note l'apparition de sièges baquet en cuir chauffants (equipés de faux passages de harnais reprenant le design de la lame F1 et qui occultent toute visibilité vers l'avant pour les passagers arrieres) qui ont le mérite d'un peu plus demarquer cet habitacle de celui d'une Clio classique. Mais la finition reste très cheap et ne justifie toujours pas un tel tarif: les différents inserts carbone, qui remplacent avantageusement l'orange mat de la version 200 sonnent faux et l'ensemble tout plastique ne se demarque pas assez d'une Clio Dci. Ainsi, les plastiques sont toujours aussi peu agréables a l'oeil (mention spéciale aux panneaux de portes), l'ecran tactile n'est pas un exemple d'integration et les boucles de ceintures arrieres se baladant 10cms au dessus de la banquette ne sont pas dignes d'une telle finition. Un simple traitement au moins identique a la version Initiale (planche de bord et panneaux de portes en cuir) suffirait a lui donner un peu plus de cachet. En attendant d'eventuels efforts sur la future ph.2..
Soyons franc, une fois au volant on ne passe pas son temps a s'attarder sur ces details facheux, d'autant que le "poste de pilotage" est lui plutot avenant avec un ensemble combinés/volant/palettes plutot sympathique. Les commandes tombent bien et les sieges offrent un maintien relativement bon, notamment au niveau du dos.
Le bloc moteur reçoit un turbo plus gros, un circuit d'admission et une nouvelle cartographie optimisés pour un gain annoncé de 20 ch . Le couple passe de 240 à 260 Nm (280 Nm en overboost sur les 4e et 5e rapports). La boîte EDC a pour sa part été revue pour plus de réactivité. Quant au châssis, il a été rabaissé (- 20 mm à l'avant, - 10 à l'arrière), raffermi (de 50%) et la démultiplication de la direction réduite de 10%.
Au volant:
Ayant récupéré l'auto en banlieue parisienne, mon premier terrain de jeu fut son célèbre périphérique, un vendredi, en milieu d'après-midi.. Point de launch-control envisageable donc.. J'en profite donc pour laisser la boite faire le travail seule en restant en mode Normal/automatique. Ce n'est peut-etre pas ce qu'on attends en premier lieu de cette voiture mais quel plaisir de ne pas avoir a gerer un embrayage et un levier dans de telles conditions pendant pres de 20kms. Quasiment a l'arret ou a faible allure, le stress disparait..
Arrivé dans ma campagne, j'ai pu tester les differents modes qu'offre l'EDC. Le mode Sport/manuel conviendra au plus grand nombre puisqu'il permet de laisser toutes les aides activées. L'EDC vous laisse le controle mais reprendra tout de meme la main a l'approche du rupteur en passant automatiquement le rapport supérieur. Dans ce mode (Sport donc) j'ai noté quelques soucis en mode automatique, la boite donnant parfois l'impression de ne pas trop savoir ce qu'elle veut, hesitant a passer les rapports meme en effleurant l'accelerateur en conduite coulée, comme si elle attendait une eventuelle attaque soudaine de ma part. Par contre, calé a 110 en 6eme, elle est prompte a descendre 2 rapports rapidement pour un depassement eclair.
Venons en au mode qui est resté le plus souvent selectionné durant ces 3 jours en ce qui me concerne, et surtout le plus jouissif, le mode Race. Ici, point d'aides a la conduite, une latence aux palettes quasiment inexistante (Idem en mode Sport) et une vraie main mise sur les rapports. L'EDC devient alors, a mon sens, le vrai point fort de cette auto. Les passages de rapports pied au plancher s'enchainent sans temps mort et avec des retours dans l'echappement qui ne donnent qu'une envie, attaquer encore plus !! Surtout en selectionnant la cartographie pédale en mode extreme par le biais du RS Monitor qui offre une pléthore de reglages/indications.
Meme si le surplus de puissance annoncé ne transfigure pas radicalement la voiture, les performances sont tout de meme en hausse (0 a 100km/h en 6"5 a deux dans la voiture) et le "petit" 1.6T vous catapulte littéralement a chaque sortie de virage !! Le moteur est vigoureux, bien qu'assez linéaire, et offre une plage d'utilisation bien plus etendue que son illustre (et regretté pour certains..) ainé, le F4R. Quoi qu'en disent certains, les performances et le plaisir pris dans ces 2 derniers modes font que si, nous sommes bien au volant d'une Renault Sport... On regrettera juste l'impossibilité de conserver les aides en mode Race, ce qui peu s'averer genant sur route ouverte. Un 4eme mode (Track Day?) remplacant le mode Race actuel serait pourquoi pas le bienvenu.
Niveau chassis, je n'ai pu essayer la voiture que sur routes ouvertes. A mon niveau, et surtout en ne voulant pas la casser, j'ai trouvé son comportement tres sain. Le train avant motrice parfaitement, sans doute bien aidé par les Michelin PSS specifiques a cette version. Peu de mouvements de caisse en appui, l'auto se cale parfaitement avec un roulis limité. Quant au freinage, la voiture que j'ai eu avait malheureusement fait les frais d'essayeurs plus virils (et surtout qui n'ont pas signalé ce point lors de la restitution de l'auto) et les freins avants montraient leurs limites suite a 2/3 freinages (très) appuyés en m'offrant d'intenses vibrations dans le volant et la pédale. Je ne pourrais donc pas vous livrer un avis sur ce point meme si les différents retours sont plutot positifs.
Conclusion:
Actuel propriétaire d'une Clio 3RS2, cette auto dispose d'une polyvalence que ses ainées n'offrent pas et comme cette polyvalence est le but recherché de la part de Renault, il faudra bien s'y faire ou passer a la concurrence. Les 5 portes (qui ne m'ont jamais dérangé) sont bien intégrées et j'ai personnellement plus de mal avec l'avant de l'auto d'un point de vue esthetique. Elles permettent surtout un usage quotidien grandement facilité pour peu que l'on soit pere de famille. Meme conclusion concernant l'EDC, ayant pourtant fait mes armes a l'epoque des GTT et autres Clio 16S, ses différents modes et sa désormais plus grande réactivité m'ont conquis.
Cette auto m'a t'elle plu? Oui, assurément. Serais je pret a l'acheter? Sans doute, mais pas a ce tarif et tant qu'un effort ne sera pas fait sur la finition de l'habitacle. Le surcout de plus de 3000€ par rapport a la version 200 est difficilement jusitifiable et le modèle essayé flirtait avec les 32000€ en tarif catalogue. Excessif..
Les +
- Performances
- Chassis ferme et equilibré
- Agrement moteur
- Poste de pilotage
- EDC jouissive et efficace
- Aides desactivables
Les -
- Toujours pas d'offre en boite manuelle
- Qualité percue de l'habitacle
- Confort tout relatif
- Pas d'autobloquant mecanique
- Capacité du reservoir
- Tarifs elevés
Note: 15/20