Je vais encore faire mon pâté.
Acte 1 la propédeutique.
J’en avais parlé il y a quelques mois, je désirais acquérir une auto qui m’obsédait depuis quelques années. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un cheminent naturel chez les amateurs de Renault Sport. D’ailleurs, si un jour je trouvais une TRS bien placée …
Officiellement, il s’agissait d’acquérir un véhicule familial, fiable, pas ancien et un peu sportif. Nous n’étions pas prêts à succomber aux sirènes de la fée électricité. Moins encore aux doux parfums du mazout. Destiné aux trajets longs, vacances et week-end, le véhicule devait impérativement avoir un minimum d’équipements, GPS et connectivité entre autres. Au départ, je ne regardais que les Trophy. Ma femme a des Recaro Sportster dans son auto, elle apprécie. Cependant, au regard des prix affichés dans les annonces, même en augmentant progressivement le budget alloué à ce projet, j’ai saisi que ce n’était pas possible dans les conditions que je désirais, c’est-à-dire traçable, d’origine, et peu kilométrée. J’ai regardé ensuite uniquement les phase 3. Puis uniquement les cup. Puis uniquement celles dotées des « bons sièges ». Je ne les ai pas toutes regardées, je désirais uniquement un modèle restylé, Trophy mise à part. Avec le recul, je ne sais trop quoi penser du côté familial de l’élue … peut-être panse-t-elle plus quelque chose en réalité.
Acte 2 la bourse ou la vie.
J’avais déjà posté à ce sujet, je savais que pour la réalisation de ce projet j’étais contraint de me séparer d’une auto pour acquérir celle qui me faisait de l’œil. Il m’a fallu 3 mois pour vendre une mémère qui partageait notre vie depuis 8 ans. Et 2 baisses de prix d’ailleurs. Ceci a réduit de facto mon budget. Depuis l’an passé et l’arrivée du canari, ma femme et moi avions passé un contrat marital : si une auto rentre, alors une autre doit sortir. Cela me contrariait un peu, mais paraissait être un marché équitable. Et un marché, cela se respecte. Elément supplémentaire rendant particulièrement plus difficile la réalisation de ce projet, je suis en train de faire refaire le moteur d’une autre auto. Entre les factures des pièces, de l’usineur, du mécano, … cela fait une bouclette. Il était clairement hors de question de sacrifier ceci, ce projet de restauration mécanique étant une priorité absolue. J’ai donc été contraint de renoncer à des exemplaires devenus intouchables au regard du budget restant. Après la nième révision du plan initial, fin Juillet, j’étais prêt. Sur les starting-blocks.
Acte 3 du marathon au sprint.
La seconde phase a été prenante pour tout le monde à la maison. En effet, je pense avoir passé 4 à 5 heures par jour en moyenne sur les différents sites et / ou au téléphone. Je checkais les annonces toutes les heures, parfois tous les quarts d’heure, qu’il s’agisse de sites français ou étrangers. Préférant les contacts téléphoniques aux échanges de mails, moins efficaces selon moi, la démarche fut chronophage. A la base, mes critères étaient les suivants : traçabilité, conformité à l’origine, kilométrage le plus faible possible, châssis cup, Recaro et, cerise sur le capot, une Trophy ou une Air14. J’ai été long à déchanter … Je me suis retrouvé rapidement avec un dossier composé d’une feuille pour chaque exemplaire retenu car conforme aux critères. Pour la moitié d’entre eux, il était vendu avant que j’aie eu le temps de terminer les démarches de collecte d’informations. Cet aspect est usant car il s’agissait d’une simple et pure perte … de temps. Bon, chacun sait que la plupart des bonnes affaires ne reste pas longtemps en ligne, c’est ainsi. Il faut être réactif sans pour autant se précipiter. A un moment, j’ai pensé qu’il était déjà trop tard pour acheter un exemplaire compatible avec mon porte-monnaie. J’ai traversé un moment de doute. J’ai même regardé les Focus ST ... Dans mon errance, j’ai lorgné du côté de Stuttgart. Vain étourdissement. Si je ne respecta pas le budget, ma femme m’eut accroché au bout d’une corde dans la cage d’escaliers. J’aime les voitures, mais je préfère la vie.
J’ai mis un coup d’accélérateur dans mes recherches.
Acte 4 perle versus perte.
Fin Août, l’élue était trouvée : Trophy, jaune Sirius, de 2012, dans le budget mais un peu kilométrée. Juste superbe. Allemande à la base, entretien militaire, aucun frais à prévoir. Du mal à y croire. Elle était dans le nord-est de la France, ce qui n’était pas pratique pour moi. En deux jours, j’avais réussi à collecter toutes les informations nécessaires à la prise de décision. Le premier contact téléphonique avait eu lieu un Samedi, le Lundi j’appelais pour la réserver. J’ai été rapide. Mais pas assez. L’auto avait été réservée par une autre personne une heure plus tôt. Je l’ai maudit, ai invoqué le vaudou, ai cherché à soudoyer le vendeur. Nada. Nichts. Que dalle. Le bistouquette entre les jambes, j’ai donc repris le poste de travail, souris dans la main droite, téléphone dans la main gauche.
Acte 5 ratés d’allumage et combustion.
Cinq étincelles en quelques jours, lueurs fugaces. Je passe sur les détails et frustrations qui s’ensuivirent, je ne vais pas non plus écrire un bouquin. Il y a eu une période particulière d’une semaine environ en ce mois de Septembre 2023 : chaque jour, une auto correspondant à mes critères tombait. Les différences entre elles portaient parfois sur l’ombre du quart du dixième de la moitié d’un détail. Le dénouement de cette histoire s’est joué sur la négociation. J’ai lancé une première proposition sur une auto, donnant lieu à une trop âpre négociation, puis une seconde sur un autre exemplaire, donnant lieu à une contreproposition, puis une troisième, donnant lieu à un simple délai de réflexion pour le vendeur. Pragmatiquement, je savais juste que le premier vendeur qui accepterait ma proposition déciderait de celle qui devait prendre pension chez nous. Durant une journée, je n’ai plus été le maître des horloges. Le Samedi 9 Septembre, pendant un appel téléphonique avec l’un des 3 larrons, le couperet est tombé : un SMS me signifiant l’acceptation de la proposition faite sur l’une des deux autres. Le Mardi 12 Septembre, le virement de réservation était crédité sur le compte de mon vendeur.
Pour ceux qui sont arrivés jusqu’ici, je n’ai toujours pas vu l’auto … vous non plus en fait. Moi, je n’ai que des images, c’est-à-dire ce que veut montrer celui qui prend la photo. En réalité, il se peut que je fasse demi-tour le jour J. Il se peut également que tout se passe comme prévu et qu’elle intègre sa chambre dans le garage. Au moment où j’écris, je ne sais pas. Juste je crois. Je pars en train dans trois jours pour le 84. Je souhaite revenir par la route.
Acte 6 temporalité et abstraction.
Depuis le versement de l’acompte, rien ne s’est passé comme prévu. J’ai pu regretter la généralisation de la monnaie scripturale, qui ne circule pas aussi bien que nous nous complaisons à le croire. Je devais aller chercher l’auto le Mercredi 13 Septembre. Puis finalement le Samedi 16. Ce sera le Samedi 23. Si rien ne bouge. Le chèque de banque sera disponible demain afin que mon vendeur puisse procéder aux vérifications d’usage. Il n’y a donc encore rien de concret. Sauf le temps qui passe. J’ai pris une ridule.
Acte 7 contrôle d'identité.
Il s’agit donc d’une Mégane 3 RS phase 3, de Mai 2014, 265 cv, gris platine.
Acte 8 les défauts.
Il y a des frais à prévoir et prévus : deux pneus, les plaquettes à l’arrière, un éventuel débosselage d’un poc, peut-être une peinture du PC arrière de par une rayure, et les frais non prévus à prévoir.
Il y a du travail : même si les sièges sont beaux, il y a trois plis qui me dérangent sur le bourrelet gauche du dossier du conducteur, une rayure sur la console en-dessous du levier de frein à main, et la moquette du coffre, ainsi que le fond, qui n’est pas en adéquation avec le reste de l’auto. Ce dernier point est connu sur les Mégane 3.
Il y a des défauts esthétiques, notamment quelques éclats sur la face avant et deux jantes rayées.
Elle n’a pas les jantes Steev en 19’’ mais des Tibor en 18’’. Qui plus est, elles sont noires. C’est ce que j’aime le moins sur l’auto.
Le losange de la calandre a été repeint avec de la gouache. Je dois en mettre un neuf.
Le pommeau RS
Le prix : j’ai payé les qualités. Il y en avait à 16000€ de 2010 avec 150000 kms et sans rien dedans, c'est un choix.
Acte 9 les qualités.
D'O-RI-GI-NE !
L’équipement : châssis cup, Recaro, R-link et RS Monitor
Le kilométrage : 49000
La traçabilité : elle n’est pas parfaite, je n’ai pas la facture d’achat neuve de l’auto, mais j’ai le certificat de conformité en sortie d’usine. Je n’ai pas toutes les factures d’entretien, mais suffisamment pour crédibiliser le car vertical, autoviza et histovec. J’ai quelques factures de sa période belge, de 2015, 2017 et 2019 (au même nom), et quelques rapports de CT. J’ai l’historique interne Renault. Elle a été vendue au futur ancien propriétaire par un garage que vous connaissez pour certains, tenu par Stéphane CHEF, le garage de Val De Seille. J’ai appelé évidemment puisque j’ai la facture. Ce type est au top. Il a fait la distribution, l’entretien courant, les disques et plaquettes à l’avant ainsi que des bricoles, en Novembre 2022, à 41000 kms. Le compresseur de clim a été changé, le pare-brise également, et d’autres bricoles. J'ai appelé tous les garages qui ont eu cette auto sur un pont.
La couleur : pour beaucoup, c’est bof. C’est net, j’aurais aimé en Sirius ou un blanc nacré. Avec un peu de recul, deux Sirius à la maison, c'est presque trop. Dans tous les cas, c'est très bien puisque c'est presque pour cela que ma femme a adhéré. Elle est discrète et pourrait presque être classe avec des Steev.
Le tissu des Recaro est en excellent état.
Elle présente quand même pas mal.
Globalement, elle semble très saine. J'ai quelques photos des trains et des dessous. Aucune incohérence, tant dans l’administratif que le discours du propriétaire.
Acte 10 : les photos






Epilogue
Tic tac tic tac tic tac ...
J - 4