Je vous présente notre Wiwi. Je pense que tout le monde connait les caractéristiques techniques, pas besoin donc de s'étaler sur cette question. Le F7R est plein comme un œuf et le châssis aux petits oignons.
Notre histoire avec cette mémère a été tourmentée, dès le départ en fait.
Un après-midi de Mars 2016, je rentre du boulot et consulte, par habitude, les annonces de vente sur un célèbre site. Sans chercher du tout une Wiwi, je tombe sur une annonce passée 10 minutes plus tôt, à 25 kilomètres de chez moi, à un prix tout à fait acceptable. J'ai vite saisi ce dernier aspect ... Dans tous les cas, je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai décroché mon téléphone. Là, le propriétaire, un type plutôt sympa, me dit qu'il vient de raccrocher son téléphone et qu'un acquéreur potentiel arrive ... Ben ce n'est pas bon pour la négo ça ... Pas grave, je lui demande si je peux venir également. Il accepte. Je prends mon auto et zou.
Arrivé sur place, mon concurrent est déjà sur place. Il ausculte l'auto. Je le salue, le contact est plutôt bon. Il connait mieux les Wiwi que moi, qui ne suis pourtant pas novice en la matière. Tour à tour, nous vérifions chacun la base de la base : numéro de châssis, berceau, ... C'est bien une Wiwi. Franchement, l'aspect de l'auto n'est pas flatteur : des goujons et des cales, une ligne, des étriers peints en bleu, un autoradio tuning, des combinés, les vide-poches bleus, verni éclaté sur l'aileron, pas mal d'impacts sur la face avant, des sièges dégueulasses, la moquette lacérée sous un siège, ... Je m'arrête, vous avez saisi qu'elle n'était pas en état concours. Lui comme moi, nous sommes perplexes. Et le téléphone du proprio qui ne cesse de sonner ...
L'essai routier. Que dire ? Elle ne tient pas la route, elle ne freine pas, un raffut qui sort d'outre-tombe, et une pêche à haut régime qui n'est pas normale pour une Wiwi. Elle tremble, les roulements grognent, l'embrayage est sur la ficelle du string, ... Avant même la fin de l'essai, mon acolyte m'annonce qu'il n'est pas intéressé. Ses raisons : beaucoup de frais (il avait raison ...) et il a la conviction que le moteur est un F7P. Soit. On rentre chez le proprio, il salue ce dernier, et prend la route.
Nous voilà seuls. Je suis mitigé. Je discute un peu, j'ouvre la boite à gants, et tombe sur la pochette de l'auto : tout est là, le carnet d'entretien, les notices, ... Je me lève, et il me tend un dossier. Tout l'historique de l'auto. Je zieute un peu et me rend compte qu'il en est propriétaire depuis peu, juste le temps de dépenser du blé pour faire du tuning sur l'auto sans passer par la case essentielle, celle de l'entretien. Je fais le bilan : j’ai le budget pour acheter l’auto, mais probablement pas pour assumer toutes les dépenses de réfection, ce qui me freine. En revanche, je suis séduit par la traçabilité quasi parfaite de l’auto : vendue neuve par Renault Dax, reprise puis revendue par cette même concession 4 ans plus tard, à un type qui l’a conservée jusqu’en 2004. Le troisième propriétaire l’a conservée 11 ans, pour la revendre en 2015 à mon vendeur, dont le téléphone continuait de sonner … Elle n'est pas belle, il lui faudrait une peinture complète, mais elle n'a pas de corrosion ... Oui, pas de corrosion ... Et là, ben j’ai sorti mon chéquier pour l’acompte avec une négociation conséquente de 0 euros. Oui, zéro …
Je rentre à la maison, explique le quart de la moitié de la vérité à chériechérie, qui m’assène d’un « Tu n’as pas assez de travail sur tes voitures ? ». Elle accepte néanmoins de m’accompagner le lendemain pour aller chercher l’auto, et de procéder à une immatriculation à son nom. Le lendemain, je contacte mon assureur, au soir la mémère est dans le garage.
Une semaine plus tard, le bilan a été fait, et les premières interventions réalisées. A l’évidence, je ne peux pas financer la totalité de l’entretien, je commence par ce qui est vital. Concernant le moteur, c’est bien un F7R. Mais il a le feu au derrière car mon amateur de tuning a eu le bon goût de faire poser une puce, vider le cata, le tout en décalant le rupteur.
Une année est passée. Nous avons besoin d’argent. Nous faisons les fonds de tiroirs, mais rien n’y fait. Les matériaux pour la maison, les factures des artisans, bref, je dois trouver une solution. Celle-ci m’est apportée par l’un de mes copains d’enfance : il me rachète la Wiwi pour me la revendre quand l’orage sera passé. En 2018, ben l’orage est passé, même si le coefficient de marée n’est pas au beau fixe. Janvier 2019, la mémère est revenue dans le garage. Il y a encore des trucs à faire. De toutes façons, on a jamais vraiment totalement fini avec les mémères.




Avec sa frangine ;

Il fait beau en ce moment. Elle a passé les 189000 kms. Hier, en allant au boulot :
