Alors justement, comme nous sommes sur les cardans... La transition est toute trouvée :p
Tout le monde dehors
Petite note avant lecture :
Attention, âmes sensibles s'abstenir, il est clair que les conditions de travail sont loin d'être idéales, notamment pour ce que je m'apprête à faire... Mais on fait parfois au mieux... Certains préfèrent faire-faire, ce n'est pas mon cas. Je suis preneur de toute critique constructive, mais les limites de l'environnement de travail sont déjà connues (et ne sont d'ailleurs plus valables !).
Je m'apprête à tomber de nouveau le moteur pour aller farfouiller mes pignons car je ne vois pas d'autre hypothèse qu'un différentiel défaillant...
Je commence à retirer les périphériques, et vidanger les fluides, et la première "surprise" vient de la vidange de la boite... En surveillant l'écoulement, j'aperçois régulièrement des particules brillantes, qui reflètent la lumière de ma frontale. Lorsque je plonge un aimant dans le bac, voici ce qu'il en sort :

Cela vous rappelle peut être quelque chose ? Encore moins de doutes sur la nécessité de démontage donc....
Je continue en sortant le cardan gauche :

Tiens donc... En fait durant le remontage précédent du moteur, pour différentes raisons le cardan s'était retrouvé coincé alors qu'il n'aurait pas dû être là. La seule hypothèse qui tienne serait qu'il ait été abimé à ce moment là. Ce qui est surprenant c'est que je n'ai pas été en mesure de le voir lors du démontage précédent...
Je vous épargne les photos de l'extraction du bébé, les conditions d'éclairages étant vraiment moches les photos sont catastrophiques. Par contre j'ai pris le temps de vider la clim et d'ouvrir le circuit, et cela apporte beaucoup d'aisance je trouve en permettant de tout sortir... La fois précédente je m'étais contenté de déplacer les deux radiateurs comme je pouvais, mais ce n'était pas idéal. J'avais d'ailleurs cassé le support de durite de clim, que j'ai remplacé par une pièce racing :

La géométrie reste à peaufiner !!
Donc moteur out, boite à côté, paré à attaquer ! Jusqu'ici je n'ai encore jamais osé refermer de boite... J'en ai ouvert, c'était très joli, vraiment... Mais le fait de la réparer me semblait trop complexe... Ayant un peu de temps devant moi suite au chômage partiel du covid, je me suis dit que je pouvais avancer au maximum, quitte à racheter une boite à la fin si je ne m'en sortait pas... Et il faut bien avouer que niveau finance, cela m'arrangeait bien.

JC5 129 Parée au démontage !
Je me suis beaucoup appuyé sur un chouette reportage d'un forum Clio williams. Je met le lien ici, merci de me dire si je ne suis pas sensé le faire... :
https://www.clio-williams.net/forum/vie ... hp?t=37975
Je fais un résumé rapide ici :

On sort le joint de diff côté passager. L'écrou de serrage qui est derrière me posera bien des soucis !
On sort le couvercle de nez de boite
Il faut ensuite réussir à passer deux rapports en même temps, de façon à bloquer les arbres entre eux. La méthode est de passer la 3ème ou la 1ère au levier, puis la 5ème avec la fourchette en appuyant dessus. Cela immobilise les arbres et permet de les desserrer.

Desserrage de l'écrou d'arbre primaire... C'est vraiment très serré !

La vis d'arbre secondaire semble aisée à côté.
D'après les marquages, la boite avait déjà été démontée.
Ici, les personnes sensées démontent l'écrou de différentiel, en profitant que les arbres soient immobilisés... Mais l'écrou nécessite une douille de 50 particulièrement longue, et mon jeu de douille s'arrête à 32... La douille que j'ai trouvé chez un vendeur de pièce auto coûtait 225€ HT... Donc je chercherais des solutions... Plus tard ! D'autres ont trouvé cette douille sur les sites UK apparemment.
Dans le tuto de l'autre forum, l'auteur conseille de retirer la goupille de la fourchette de 5ème. J'avais lu ailleurs que l'on pouvait se contenter de décaler la fourchette avec son axe et cela s'est vérifié, j'ai donc pu retirer le baladeur.
Toutefois l'extraction du bloc pignon fou, bague et synchro se sont avérées très compliqués. J'ai entendu plus tard que parfois cela sortait tout seul de façon très simple, mais dans mon cas j'ai vraiment dû insister, jusqu'à ébrécher une dent...

Sur la droite, on aperçoit une dent ébréchée... Je vous passe l'accès de colère contre moi même et de déception... J'y suis, je vais continuer, même si à l'instant je suis persuadé d'avoir au moins le pignon de 5 à ajouter à la facture...

Pignon fou de 5ème sorti, au tour du pignon fixe maintenant !

Pignon de 5ème sorti avec le même verdict que le précédent, un bout de dent en moins. J'ai pourtant procédé avec le plus de douceur possible.
On aperçoit une jolie "bâtardise" de chez Renault : Un arbre secondaire tenu via un roulement conique, un arbre primaire guidé par un roulement annulaire. Ce n'est pas le cas de toutes les JC5, les anciennes étaient montées avec deux roulements coniques.
On dévisse maintenant toutes les vis du tour de boite, puis l'accastillage : le rappel du sélecteur, puis le point dur de 5ème (celui là, je n'ai toujours pas compris quelle était son action mécanique...) ainsi que la vis de verrouillage de marche arrière. On décolle le couvercle avec un bras de levier dans l'emplacement prévu.
C'est là qu'intervient une magnifique astuce technologique pour éviter de perdre les billes de verrouillages :
Après avoir tiré en douceur sur le couvercle, on met son bidon devant les trous des petites billes montées sur ressort ! En vrai un coup de scotch toilé éviterait probablement aux billes de traverser l'atelier... Mais quand on est là, on est impatient de voir les entrailles de notre JC adorée ! (oui c'est limite, pardon... mais on reste concentré, c'est pas le moment de baisser les bras....)

TADAAAA !
Pendant que vous admirez ces magnifiques pignons, je vous propose de regarder plus en détail l'aimant qui se trouve dans le carter d'embrayage...

Surprise ! Le sapin a perdu ses aiguilles ici aussi... Mais on s'en doutait un peu.
Je repère aussi un pignon (un peu trop) d'attaque du différentiel qui a dû gouter les aiguilles...
Après avoir longuement bataillé pour sortir les axes, je réussi à trouver l'ordre me permettant d'extraire les deux arbres. Pour les intéressés, c'est détaillé dans le post du lien au dessus.
Je me retrouve donc avec mon différentiel, toujours prisonnier de mon carter. Commence alors un marathon pour essayer d'extraire celui-ci... J'ai tenté une dizaine de garages, dont des garages poids lourds, mais personne n'a une douille suffisamment longue...
Petite illustration des recherches en garage PL... Les dimensions ne sont pas vraiment les mêmes ! Pour illustration, mon carter posé au sol...
Une personne présente me dit que je vais galérer à remonter mes axes, qu'il me faudrait fabriquer des faux axes, ou prendre ceux d'une autre boite. Il finit par me dire qu'il a deux-trois JC5 qui trainent dans sa cour ! Je procède donc à l'échange quelques heures plus tard contre quelques bières :
Finalement je réussi à le faire débloquer, mais je serai coincé pour le remontage. Un copain me rassure, me dit qu'on va se la fabriquer cette douille !

La solution résidera donc dans 6 bouts de fer-plat une douille remisée pour le carré d'entrainement et un peu de soudure !
Voici donc la bestiole :

Et là je commence à douter beaucoup... Le différentiel présente bien quelques points durs, mais il n'est pas en huile et cela ne semble pas aberrant.
Entre temps, j'ai un spécialiste de la boite de vitesse, qui répond au nom de Ramos, au téléphone. Il est en région bordelaise, super sympa, prêt à m'accueillir pour jeter un œil, et me rassure déjà sur plusieurs sujets. Cela tombe bien car j'ai prévu de passer dans le coin quelques jours plus tard ! Je jette la boite dans le coffre, et zou !
Je suis reçu par deux personnes qui inspectent donc le tout et se veulent très rassurants ! Mes pignons ébréchés ne sont pas problématiques du tout, c'est vraiment une part infime des reprises d'effort, donc sur une voiture de route, ça fera très bien le boulot. Pour les points durs du diff, ils m'expliquent que cela doit se résoudre une fois mis en huile. Par contre le planétaire tulipé (en lien avec le cardan conducteur donc) ne sort pas de lui même après avoir retiré le circlips, et ce n'est pas normal. Ils me proposent de garder le diff et de l'inspecter, mais ça ne m'arrange pas. Je repars avec la collection de roulements qui vont bien pour remonter tout ça et la mission de réussir à démonter mon diff, ainsi qu'avec le plaisir d'avoir rencontré des passionnés qui m'ont très bien accueilli malgré le travail qui les attendait !
De retour de vacances, je sors donc le contenu du diff en jouant de la presse, et là surprise : dans le différentiel, les portées du planétaire gauche sont très marquées, mais surtout au toucher, le planétaire présente des parties saillantes sur ses portées.

On aperçoit sur le côté droit comme un point de soudure.
L'explication de ce comportement incompris tombe donc : lorsque le différentiel de vitesse entre les roues faisait tourner le planétaire gauche dans le sens anti-horaire, celui-ci venait se bloquer par moment provoquant donc de forts à coups, pas forcément répétables mais potentiellement très violents.
Ce planétaire est percé en son centre, donc lorsque les aiguilles des roulements de la transmission gauche sont tombées, celles-ci ont pu passer au sein du différentiel. Elles ont vraisemblablement maté légèrement satellites et planétaires, augmentant ainsi l'entre-dents, ce qui se sentait avant démontage, mais une fois grignotées, des morceaux se sont faufilés dans les portées de planétaire...